Résumé

Les outils de création numériques, conçus pour faciliter la publication des textes en ligne ou la création d’animations interactives, proposent et parfois imposent des façons de présenter les contenus. Les auteurs sont-ils conscients de la possible influence de ces présupposés, anticipations de pratiques et contraintes ? Jusqu’à quel point l’écriture est-elle conditionnée par l’outil que l’auteur emploie ? Quels sont ses effets sur l’écriture numérique ?
Dans cette thèse, nous montrons que les outils-logiciels sont structurés comme des « discours » adressés à l’auteur-concepteur, fondés sur des stratégies que nous nommons « rhétorique de la conception ». Comme l’auteur d’un texte numérique anticipe lors de l’acte d’écriture sur les pratiques du lecteur, l’outil propose des discours qui constituent un ensemble de présupposés, de sous-entendus et d’implicites anticipant sur les pratiques de l’auteur. Il s’agit alors de se pencher sur les relations de pouvoir ainsi établies, et nous nous demandons si certains éléments de discours de l’outil-logiciel ne sont pas de nature à influencer considérablement le créateur, pour qu’il adhère aux propositions défendant les intérêts ou les stratégies de l’industrie culturelle du logiciel. La création à partir d’éléments préfabriqués remet-elle alors en cause le statut de l’auteur ?

Paris, le 08 décembre 2014

Jury de thèse
  • Evelyne Broudoux, Maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).
  • Bertrand Gervais, Professeur en Études Littéraires à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), Rapporteur.
  • Valérie Jeanne-Perrier, Professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-Sorbonne (CELSA), Présidente.
  • Alexandra Saemmer, Professeure en Sciences de l’information et de la communication à l’université Paris 8, Directrice de thèse.
  • Brigitte Simonnot, Professeure en Sciences de l’information et de la communication, université de Lorraine, Rapporteure.
  • Khaldoun Zreik, Professeur en Sciences de l’information et de la communication à l’université Paris 8.